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Anthologie poètique
16 mars 2011

XVIII - L'Idéal

XVIII - L'Idéal 

 

Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes, 

Produits avariés, nés d'un siècle vaurien, 

Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes, 

Qui sauront satisfaire un cœur comme le mien. 

 

Je laisse à Gavarni, poète des chloroses, 

Son troupeau gazouillant de beautés d'hôpital, 

Car je ne puis trouver parmi ces pâles roses 

Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal. 

 

Ce qu'il faut à ce cœur profond comme un abîme, 

C'est vous, Lady Macbeth, âme puissante au crime, 

Rêve d'Eschyle éclos au climat des autans ; 

    

Ou bien toi, grande nuit, fille de Michel-Ange, 

Qui tors paisiblement dans une pose étrange 

Tes appas façonnés aux bouches des Titans !

 

Charles Baudelaire, 1861, Les Fleurs du Mal.

 

 

 

 

Ce poème de Baudelaire, figurant dans la section "Spleen et idéal" des Fleurs du mal me plait tout d'abord par son esthétique, il est très agréable à lire et à entendre, mais également car je me reconnais dans ces vers. En effet, ayant un caractère plutôt idéaliste, j'ai parfois l'impression que je serai éternellement déçue par les évènements et par mes semblables. Je comprends le sentiment de fatalité que transcrit ici l'auteur, éternel insatisfait. Tout comme Baudelaire, je recherche plus l'original, le charmant, que l'insipide et formaté que l'on trouve partout aujourd'hui. Ceci montre que ce poème est intemporel et intergénérationnel. 

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