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Anthologie poètique

16 mars 2011

Dream On

Dream On (Continue de rêver)

 

Chaque fois que je me regarde dans la glace.

Tous ces traits de mon visage deviennent plus marqués.

Le passé a disparu.

Il a filé aussi vite que l'espace du soir au matin.

N'est ce pas ainsi.

On a tous des comptes à rendre dans la vie.

 

Oui je sais, personne ne sait,

D'où on vient et où on va.

Je sais c'est un péché qu'on commet tous.

Tu dois d'abord perdre pour apprendre, à gagner.

 

La moitié de ma vie passée dans les pages des livres.

Vis et apprends auprès des fous et des sages.

Tu sais que c'est vrai.

 

Tout ce que tu fais revient vers toi

 

[Refrain]

Chante avec moi, chante pour les années.

Chante pour le rire et chante pour les larmes.

Chante avec moi, même si ce n'est que pour aujourd'hui.

Peut-être que demain le Bon Dieu t'emportera.

 

Continue de rêver

Rêve pour toi un rêve accompli.

Continue de rêver(x3)

Et rêve jusqu'à ce que ton rêve se réalise.

Aerosmith, 1973.

 

 

Cette chanson d'Aerosmith me touche énormément. J'adore la mélodie, et le texte la rend monumentale. C'est une chanson que j'aime écouter quand je suis seule, car elle me donne l'impression d'être seule au milieu de l'univers, et d'être seulement portée par la musique. Les paroles font réfléchir sur la vie en général, un parcours humain banal, et soulignent l'importance du rêve. Ce texte nous fait comprendre qu'il est indispensable de rêver, mais qu'il faut essayer de vivre ses rêves au maximum. Je suis toujours euphorique et galvanisée après avoir écouté cette chanson car j'ai toujours l'impression que les mots me sont adressés. Malgré les a priori que l'on peut avoir sur la musique rock, je trouve cette chanson très profonde et poétique.

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16 mars 2011

La cigale et la fourmis

La cigale et la fourmis

La cigale, ayant chanté tout l'été,
Se trouva fort dépourvue
Quand la bise fut venue.
Pas un seul petit morceau
De mouche ou de vermisseau
  Elle alla crier famine
Chez la fourmi sa voisine,
La priant de lui prêter
Quelque grain pour subsister
Jusqu'à la saison nouvelle
« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l'oût, foi d'animal,
Intérêt et principal .»
La fourmi n'est pas prêteuse ;
C'est là son moindre défaut.
«Que faisiez-vous au temps chaud ?
Dit-elle à cette emprunteuse.
Nuit et jour à tout venant
Je chantais, ne vous déplaise.
- Vous chantiez ? j'en suis fort aise.
Eh bien : dansez maintenant. »

 

Jean de La Fontaine, Fables, 1678.

 

 

J'ai choisi cette fable de La Fontaine car elle ravive en moi un souvenir très marquant, datant de mon enfance. Je devais avoir 7 ans, et c'est la première poésie que j'ai apprise et récitée devant toute ma classe. Avant le jour fatidique, j'étais si angoissée que je relisais sans cesse la poésie. Au moment de réciter, je n'ai absolument pas eu peur, et j'ai improvisé une mise en scène théâtrale accompagnant ma récitation… J'ai eu un franc succès auprès de mon professeur et des élèves de la classe qui m'applaudirent tous, alors que je ne revenais même pas de ce que je venais de faire. Depuis ce temps, je n'ai jamais peur de m'exprimer à l'oral, et cette poésie m'a permis de comprendre qu'en osant et surmontant ses peurs, on est souvent récompensés.

 
16 mars 2011

Aube

Aube

J'ai embrassé l'aube d'été.

Rien ne bougeait encore au front des palais. L'eau était morte. Les camps d'ombres ne quittaient pas la route
du bois. J'ai marché, réveillant les haleines vives et tièdes, et les pierreries regardèrent, et les ailes
se levèrent sans bruit.

La première entreprise fut, dans le sentier déjà empli de frais et blêmes éclats, une fleur qui me dit son nom.

Je ris au wasserfall blond qui s'échevela à travers les sapins : à la cime argentée je reconnus la déesse.

Alors je levai un à un les voiles. Dans l'allée, en agitant les bras. Par la plaine, où je l'ai dénoncée au coq.
A la grand'ville elle fuyait parmi les clochers et les dômes, et courant comme un mendiant sur les quais de marbre,
je la chassais.

En haut de la route, près d'un bois de lauriers, je l'ai entourée avec ses voiles amassés, et j'ai senti un peu
son immense corps. L'aube et l'enfant tombèrent au bas du bois.

Au réveil il était midi.

 

Arthur Rimbaud, Illuminations, 1873-1875.

 

 

J'aime beaucoup ce poème de Rimbaud car il est doux et apaisant. Par la qualité de son écriture, il nous fait presque sentir les détails auditifs, olfactifs, visuels et tactiles, créant une atmosphère calme et sereine. Rien qu'en lisant ces lignes, je m'imagine un matin d'été marchant dans l'herbe fraiche, et c'est ce que je trouve admirable dans ce poème; la capacité a transmettre des sensations. Ici, Rimbaud nous transporte doucement par la force de ses mots dans l'univers qu'il construit. De plus, j'aime que ce poème soit rédigé à la façon d'une courte histoire, comportant un début, une fin, et un déroulement, marqués dans le temps. Cela permet encore plus de laisser son imagination vivre le poème.

16 mars 2011

La chanson de Prévert

La chanson de Prévert

 

 

Oh je voudrais tant que tu te souviennes

Cette chanson était la tienne

C'était ta préféré je crois

Qu'elle est de Prévert et Kosma

Et chaque fois "Les feuilles mortes"

Te rappelle à mon souvenir

Jour après jour les amours mortes

N'en finissent pas de mourir.

 

Avec d'autres bien sur je m'abandonne

Mais leur chanson est monotone

Et peu à peu je m'indiffère

A cela il n'est rien à faire

Car chaque fois "Les feuilles mortes"

Te rappelle à mon souvenir

Jour après jour les amours mortes

N'en finissent pas de mourir.

 

Peut-on jamais savoir par où commence

Et quand finit l'indifférence

Passe l'automne vienne l'hiver

Et que la chanson de Prévert

Cette chanson "Les feuilles mortes"

S'efface de mon souvenir

Et ce jour là mes amours mortes

En auront fini de mourir

Et ce jour là mes amours mortes

En auront fini de mourir

 

Serge Gainsbourg, 1961.

 

Cette chanson de Serge Gainsbourg est l'une de mes préférées. Je trouve sa mélodie entêtante et très légère, ce qui contraste avec le caractère grave et mélancolique du texte. En effet, ici Gainsbourg conte l'histoire d'un amour qui s'efface peu à peu. Cette chanson illustre l'idée que je me fais de l'amour, qu'un jour les sentiments nous paraissent irréductibles, invincibles, et l'image d'une personne est omniprésente dans notre vie, tout nous rappelle à elle, ici, une chanson de Prévert, et qu'un beau jour, nous ne savons jamais quand, l'amour meurt, et les sentiments s'effacent des souvenirs. C'est une vision peu optimiste de l'amour, mais à mes yeux, elle est très réaliste et s'applique souvent, tout au long de la vie.

 
16 mars 2011

XVIII - L'Idéal

XVIII - L'Idéal 

 

Ce ne seront jamais ces beautés de vignettes, 

Produits avariés, nés d'un siècle vaurien, 

Ces pieds à brodequins, ces doigts à castagnettes, 

Qui sauront satisfaire un cœur comme le mien. 

 

Je laisse à Gavarni, poète des chloroses, 

Son troupeau gazouillant de beautés d'hôpital, 

Car je ne puis trouver parmi ces pâles roses 

Une fleur qui ressemble à mon rouge idéal. 

 

Ce qu'il faut à ce cœur profond comme un abîme, 

C'est vous, Lady Macbeth, âme puissante au crime, 

Rêve d'Eschyle éclos au climat des autans ; 

    

Ou bien toi, grande nuit, fille de Michel-Ange, 

Qui tors paisiblement dans une pose étrange 

Tes appas façonnés aux bouches des Titans !

 

Charles Baudelaire, 1861, Les Fleurs du Mal.

 

 

 

 

Ce poème de Baudelaire, figurant dans la section "Spleen et idéal" des Fleurs du mal me plait tout d'abord par son esthétique, il est très agréable à lire et à entendre, mais également car je me reconnais dans ces vers. En effet, ayant un caractère plutôt idéaliste, j'ai parfois l'impression que je serai éternellement déçue par les évènements et par mes semblables. Je comprends le sentiment de fatalité que transcrit ici l'auteur, éternel insatisfait. Tout comme Baudelaire, je recherche plus l'original, le charmant, que l'insipide et formaté que l'on trouve partout aujourd'hui. Ceci montre que ce poème est intemporel et intergénérationnel. 

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16 mars 2011

J'ai dans mon coeur

J'ai dans mon coeur

J'ai dans mon coeur, dont tout voile s'écarte,
Deux bancs d'ivoire, une table en cristal,
Où sont assis, tenant chacun leur carte,
Ton faux amour et mon amour loyal.

J'ai dans mon coeur, dans mon coeur diaphane,
Ton nom chéri qu'enferme un coffret d'or ;
Prends-en la clef, car nulle main profane
Ne doit l'ouvrir ni ne l'ouvrit encor.

Fouille mon coeur, ce coeur que tu dédaignes
Et qui pourtant n'est peuplé que de toi,
Et tu verras, mon amour, que tu règnes
Sur un pays dont nul homme n'est roi ! 

Théophile Gautier, Espana, 1845.

 

J'aime beaucoup ce poème de Théophile Gautier, c'est selon moi l'un des plus beaux poèmes d'amour que je connaisse. Il se lit et se comprend très aisément, j'aime le style qu'utilise Théophile Gautier dans ce poème très touchant. Il met en scène un homme offrant son amour absolu à une femme qui ne lui donne qu'un "faux amour". Je trouve cela émouvant et très romantique l'idée d'abandonner et d'offrir son coeur à une personne, c'est la plus belle preuve d'amour. Je trouve important de garder ces belles notions sentimentales dans un monde superficiel tel que celui dans lequel nous vivons aujourd'hui, où les jeunes ne savent plus s'aimer, et se fichent du romantisme et des vrais sentiments.

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